L'homme Ebène

Je n'ai pas écrit depuis plusieurs jours car je suis occupée à penser. Une chose est certaine: rien ne sera plus jamais comme avant.

Ce "avant" qui prend le large et que je quitte sans regrets. Je dois juste m'assurer que mes enfants et moi-même ne nous perdrons pas de vue.

Je me sens triste à l'infini et en même temps submergée par un sentiment dans lequel j'ai peur de me noyer.

Mes pensées sont confuses. Je sais juste que j'ai envie de me laisser glisser, de me laisser porter par ce courant qui semble m'emporter. Qui semble seulement.

Pouvoir partir et revenir, je crains juste le point de non retour, de la porte qui se ferme définitivement, un claquement sur les doigts et un pincement au cœur. Le coup qui tue.

Putain de Sentiment d'abandon:"tu me colles à la peau depuis tellement d'années. Tant de souffrances, tant de doutes, tant de vides. Tu es pernicieux et destructeur et tu ne m'accordes aucun répit. Tu as fait de moi une mendiante d'amour, une proie livrée à moi-même. Un joujou entre les mains des sentiments pervers de l'humanité. Je te hais autant que je me déteste. A la force du temps, tu es devenue Moi comme une empreinte sur mon cœur à la frontière de mon âme.

Je crois que ce soir, ce billet te concerne.

Pour la première fois, je voudrais te dire combien je te vomis, comme je vomis mon histoire passée et tous ceux que j'ai autorisé à me détruire. Tout çà, c'est de ta faute, rien que de ta faute. Je n'y suis pour rien moi, ma volonté encore moins. Tu as tout orchestré depuis le jour de ma naissance. Tu savais qu'en faisant de moi un être en recherche perpétuelle d'amour et de reconnaissance, je ne grandirais jamais, tu savais que je demanderais toujours à l'autre s'il m'aime, mon regard mouillé de désespoir, éperdu. Mais j'ai fait des progrès. Tu ne gagneras pas de combat même si la bataille est rude.

Tu te crois bien installé, tu crois avoir élu domicile dans mon être. Oui, c'est vrai, tu vis bel et bien dans mon corps et dans mon esprit, mais tu vis à la manière d'un kyste rempli de pus que je n'en finis pas de percer. Je ne croyais pas que je pourrais un jour te combattre, mais est-ce bien un combat? Je crois que tu es intimement lié à ma peur intérieure que tu as engendrée. Vous formez un couple incestueux qui se rit des enfants qu'ils violent.

Tu sais quoi, Sentiment d'abandon? tu es un fils de pute. Je te crache à la gueule. Ce soir j'ai envie de t'affronter, j'ai envie de te dire que je ne veux plus de toi, que j'ai envie de te lacérer de coups de couteau.

Tu n'es pas Moi, non, tu n'es pas Moi. Tu as pu grossir et te nourrir de ma faiblesse, de ma gentillesse, de mon ignorance, de mon désarroi.

Juste un truc: je ne sais pas qui a semé dans mon terreau intérieur le sentiment d'Amour, mais il a germé, et il a poussé. il a continué de grandir au fil des années qui ont passé. Dieu sans doute....

Tu m'as confinée à l'esclavage, à la dépendance. Je vis encore sous ton emprise et il se pourrait que tu restes encore un temps enkysté au frontière de mon âme. Il se pourrait que j'en ai encore pour un temps certain à tirer le pus, mais je te viderai, je t’aseptiserai et je continuerai d'avancer sur les pas de l'amour, en toute liberté."

Comments

[Bernieshoot]

un texte personnel qui a beaucoup de force. bienvenue dans la communauté Livres Ô blogs. Par ailleurs je suis sur les principaux réseaux sociaux, n'hésitez pas à m'ajouter

[Geneviève Soler]

Bpnjour merci !
Ok, je veux bien vous ajouter sur mon compte tweeter, mais je fais comment ???